
Pulsion, Corps & Figures
Camille Guichard
« Pulsion, Corps et Figures » est une série d’autoportraits où j’utilise mon corps nu pour le photographier comme une sculpture dans des espaces de vie commune, et l’explorer de manière plus fragmentaire pour en restituer des figures singulières. Je l’exorcise pour retrouver un désir de liberté et donner une autre vision du corps masculin.
Ce travail s’apparente à la performance. Je mets un déclencheur à retardement sur 10 secondes pour faire mes photographies et me mettre en scène. C’est la pulsion d’une émotion qui décide du positionnement de mon corps, toujours en tension, et donc de la photographie.
Pour les photographies où j’apparais en un « seul corps », je choisis des décors intérieurs, chambre d’hôtel, cuisine, bureaux, salon, etc. des endroits fermés où la nudité apparait dans tout son anachronisme, dévoilant une part étrange d’elle-même. Elle pose la question de l’intimité dans l’environnement choisi, sur le corps et son assise, son dévoilement et son énergie. Mais également sur la place du vivant dans la matérialité qui l’entoure. Il devient objet à son tour, mais pas seulement. Il se dévoile surtout comme une entité universelle où chacun peut s’identifier.
Pour les photographies présentées en panneaux de 2, 4, 6 ou 8 figures, mon corps est une matière vivante qui offre la possibilité de modeler des formes nouvelles qui émergent de mon intériorité. Chaque panneau est une variation de photographies, certaines se retrouvent dans d’autres figures, apportant un sens nouveau à la composition. C’est cette part invisible exposée au grand jour qui donne à voir le corps, non plus comme une nature sexuée, mais un paysage charnel aux couleurs chaudes.
Les sculptures et les figures seront montrées en regard. Il n’y a pas entremêlement, mais vis-à-vis. J’aimerais que le regardeur soit happé par les deux formes d’expression qui se répondent l’une à l’autre et se complètent. Et l’amènent à dialoguer avec son propre corps, qu’il le redécouvre autrement, réalise qu’il y a un autre en soi et que cet autre soi est peut-être plus soi que celui que nous croyons.













